5./2. jeudi
Aujourd’hui, nous allons visiter le groupe nord (par rapport à la ville). Exception faite du temple Shittaung qui mérite une visite à lui tout seul.
J’ai bien récupéré depuis hier et le vélo est sans peine.

arbre en fleur

le bain du matin

un jardin pas comme les autres
Nous arrêtons d’abord au temple de Laymyeknha. il possède un passage circulaire orné de Bouddhas.

bouddhas, grand et petit
Nous continuons avec Ratanabon, un grand stupa ayant beaucoup souffert de la II ième guerre mondiale et des pilleurs. Mais le béton a réparé les plus grands dégâts. On a pu lui redonner sa grande flèche, enfin.
Le stupa central est entouré de 24 stupas de taille moindre. L’ensemble a de l’allure.
La paya Andaw prend comme modèle la paya Shittaung. 16 chedis en U, une salle d’ordination surmontée de flèches.

stupas

bouddha du centre

couronne de stupas
A l’intérieur, faiblement éclairé par des ouvertures, se trouvent deux passages circulaires avec grand nombre de niches contenant des bouddhas très différents les un des autres.
Très massif et imposant de l’extérieur, sa stupa centrale est entourée par 24 plus petites.
Paya Dukkanthein, très massive et imposante de l’extérieur. Un passage étroit encercle le centre presque 3 fois et contient des niches avec des Bouddhas, flanquées par des sculptures des femmes de notables de l’époque de sa construction. Au milieu se trouve, éclairé par le soleil, un grand Bouddha.

bouddha vêtu
Nous entamons le chemin du retour et visitons un dernier temple, proche de la ville:
Sakye am aung.
C’est un chedi que l’on pourrait presque appeler « gothique » tellement la pointe qui l’orne est affinée. Il est surmonté d’un Hti assez coquet- une petite « jupette » à clochettes.

bouddha et gardiens

bouddha doré
On s’arrête une dernière fois pour boire un coup et manger quelques bananes. Il est presque midi quand on rentre et le soleil se fait écrasant.
Mais avant, on s’arrête encore une dernière fois dans un monastère, bien gardé par deux soeurs:

gardienne

et sa soeur
Une petite sieste après un déjeuner au mondi et quelques samosas, farcies avec de minuscules pommes de terre et d’oignon doux, me fait un très grand bien.
Il fait une chaleur si énorme entre midi et 15h que l’on cherche l’ombre des maisons à tout prix. Même les chiens, qui d’habitude se « goinfrent » de soleil, se mettent à l’ombre.
Le soir, le gérant de notre hôtel est tellement content d’avoir fait le plein de clients qu’il nous invite tous à un dîner de poulet aux gourdes, un légume ressemblant à nos courgettes, en beaucoup plus grand.
Je m’endors avec ces images des temples sur leur collines et les ballades par prés, jardins et palmeraies
6./2. Excursion en terrain Chin.
Nous allons visiter deux villages de l’état Chin qui est le voisin nord du Rakhaing. Une rivière, le Laymro, forme la frontière naturelle entre les deux états.
Pour arriver aux villages, nous devons d’abord remonter le Laymro pendant trois heures.
L’embarcadère se trouve un peu loin de Mrauk-U et nous y allons en vieille Jeep, ornée d’un volant de Honda Ascot… La route est affreuse! Et on n’a pas numéroté nos os…

calfeutrage un peu brutal
N.B. En Chin, il n’y a même pas de routes carossables du tout.
Les rives de la rivière sont extrêmement variées et nous pouvons observer toute sorte de transport fluvial: bateaux à moteur, à rames, à voile.

deux petits pêcheurs

embarcation plus importante

il y a même des voiliers
En haut de la rivière, on construit des grands radeaux qui descendent et transportent leurs bateliers avec cuisine et « chambre » et évidemment: le bambou qui les constitue. En ce moment, en saison sèche, le courant est tellement faible qu’ils doivent être tirés par quelqu’un de l’équipage ou par un autre bateau à moteur, celui-là.
La pêche est l’activité majeure; toute les méthodes sont utilisées.
Nous arrivons au premier village, Peanbaung, et sont reçus, d’abord, par les enfants puis par les vieilles femmes qui ont vraisemblablement un rôle dominant dans cette culture.

matriarche Chin

le comité d'accueil

très mignon!
Les femmes Chin portent des tatouages au visage, du moins les plus âgées, les plus jeunes ne suivent plus cette coutume.
Le village semble démuni de tout. Ni électricité, ni eau potable, ni téléphone ou encore moins de télévision. On y vit en presque-autarcie. Mais le tout me semble bien entretenu et les mômes propres, enfin comme des momes.
Nous sommes invités, avec insistance, de visiter l’école du village. Tout les enfants en age d’école primaire s’y trouvent sous l’oeil vigilant d’une maîtresse sévère pour son age, mais néanmoins charmante.
Les plus âgés apprennent même quelques mots d’anglais tandis que les plus petits apprennent à lire et à écrire sur des ardoises.
Pour éviter tout conflit, je donne mon petit sac de bonbons à la maîtresse qui se charge de les distribuer (selon mérite, sans doute).

ici, on écrit sur ardoises

on a un peu perturbé la classe...
Nous prenons congé de ce village et remontent encore un peu la rivière pour rendre visite à un deuxième, Chawnro.
Ici, le même « comité » d’accueil. L’aspect du village est cependant tout autre. Les gens semblent vraiment dans la misère: des maisons en ruine les chemins laissés à l’abandon. L’habitude du betel y est peut-être pour quelque chose?
Aussi, il n’y a pas le moindre semblant d’école.

où est passée la neige?
Ici, les gens ne sont pas seulement pauvres mais semblent comme abattus. Mais, comment les aider avec ce gouvernement odieux qui veut les forcer à parler Bamar et vivre selon des coutumes qui leur sont totalement étrangères et inadaptés au pays? Qui, en plus décourage toute aide ONG de l’extérieur!
La visite dans ce village me paraissait en beaucoup comme une visite au zoo. Les impressions positives et le merveilleux voyage sur le Laymro fait tout de même une journée mémorable. Même qu’il ne faut pas oublier les 30km de torture jusqu’à Mrauk-U.
7./2. Shwetaung
Aujourd’hui, j’ai envie de passer une journée plus calme, moins chargée en visites. Je vais monter à Shwetaung, le stupa le plus en hauteur du groupe est. Puisque le chemin d’accès n’a rien d’évident, je me fais déposer par un tricycle au pied de la colline, à l’entrée d’un sentier ardu.
On montant, je profite des belles vues pour prendre des photos et de récupérer mon souffle.

vue depuis Shwetaung

de l'autre côté

et encore une...
On a des vues superbes depuis le temple.
Une chance, je suis parti vers 8h et il fait encore frais.
Je suis constamment entouré par des enfants dont la colline est le terrain de jeu préféré. Ils s’étonnent que le papy a du crapahuter comme eux…
Le stupa n’a rien d’extraordinaire, hélas, et je commence ma descente sans plus attendre. Cette fois, je suis l’ancienne voie d’accès dont on devine encore la splendeur: c’était un système d’escaliers en brique, très raide. Quelques petits bâtiments qui devaient contenir des statues vénérés ponctuaient l’ascension. Le tout est aujourd’hui totalement en ruine et la descente est délicate à cause des briques qui se dérobent sous les pieds de l’imprudent tête en l’air.
Je rejoins le marché de la ville en traversant quelques villages sous l’ombre bienfaisant des palmiers.
Au marche, je me restaure dans ma maison de thé préférée: thé au lait sucré et des beignets que l’on prépadéjà re pour midi.
Un ami touriste me rejoint et la petite halte se transforme en déjeuner avec samosas et d’autres pâtisseries salées plus consistantes. Les samosas sont devenus mes préférés car ils sont farcis avec de toutes petites pommes de terre et oignons hâchés; on dirait presque des petits pâtés de pomme de terre du Limousin ou de la Creuse.
Puis: la sieste pour sauter le plus chaud de la journée.
Le soir, je grimpe encore à une pagode, toute proche de la ville pour admirer le coucher de soleil sur le Kaladan.

le stupa est bien gardé

belle vue sur le Kaladan

On est à deux pas du centre ville!
8./2. dimanche Haridaung et vie villagoise
Mon projet de ce matin est l’ascension de la colline du Stupa Haridaung. On peut y aller facilement à pied en traversant le marché. Haridaung est plutot réputé pour ses couchers de soleil, moi j’y vais le matin, na!
Ce dimanche, il n’ a pas de marché, mais un marché de rue se constitue à sa place. Ce sont surtout les légumes. Je vois, dans le désordre, naturel pour ce marché:
-toute sorte de chou
-de toutes petites pommes de terre et des pommes de terre à peau rouge
-des pois gourmands (comme on connait chez nous, mais aussi de très grands)
-des haricots habituels et des « km »(longueur ca. 60cm)
-des aubergines de différentes tailles et couleurs
-du tarot
-des salades
-une grande diversité de fruits
-des piments
-des gourdes vertes et jaunes
-des tomates
-du concombre amer
-des herbes
-des petites mangues acides pour assaisonner
-des gombos
-de la noix de coco
-lentilles, fèves mi-sèches
-ail, oignon doux
-épices
-riz
-noix d’arec avec ses feuilles de betel
-et feuilles de tabac fermentées

marché de dimanche
Je « m’arrache » de ce jolie spectacle et continue mon chemin vers Haridaung. Je le trouve sans peine. Mais l’ascension, par contre, en demande beaucoup.
Si tôt le matin, la brume se tasse encore dans les vallées. On a un sentiment de calme extraordinaire.
A mi-hauteur se trouve un monastère et je dérange un moine dans sa méditation. Il le prend très bien et profite pour pratiquer son anglais.
A ce niveau, on trouve quelques stupas assez jolis, blanches et dorés.

les stupas du monastère Haridaung
D’ici, on a déjà une belle vue sur les autres temples du groupe nord, mais elle sera encore meilleure depuis le sommet.

vue depuis Haridaung

dans la brume du matin

vue sur le groupe nord
Le stupa principal est érigé sur une base carrée munie de 9 garroudas bien effrayants.
Puis, sur la partie de transition du carré vers la cloche, ronde, 8 niches à Bouddhas disposées sur deux niveaux.
Le tout est couronné par un Hti doré très mignon.
Dans la chambre principale, on voit deux bouddhas superposés.

il fait peur

la flèche

bouddha principal
Mais, vers l’ouest on ne voit que de la forêt qui cache les quelques monuments du groupe ouest. Je me demande pourquoi les gens montent le soir, au coucher du soleil et risquent de se briser les os en redescendant?
De retour au guesthouse, le patron m’invite à faire une ballade en bateau sur le Kaladan et de visiter un petit village. L’intérêt de ce village est qu’on y prépare le meilleur poulet aux gourdes et le meilleur Toddy.
Qu’est-ce le Toddy? Eh bien, c’est un peu la bernache du Myanmar: même couleur laiteuse et une odeur assez proche. C’est fait en laissant fermenter une journée le jus du palmier à sucre. On boit le Toddy à tous les stades de son évolution alocoolique. Pour accélérer la fermentation et donner plus de pétillant, on l’enferme dans des bouteilles d’eau et le met au soleil: explosif!!!
C’est une boisson agréable et aussi traître que la bernache.
Je vois passer notre poulet, encore vivant, et le repasser, trépassé…
Ici, on ne découpe pas la viande, on la hâche en morceaux « bouchée » avec les os et les tendons. A manger avec précaution.
En attendand que le poulet cuise, on nous présente tout le village. Je suis l’attraction, on ne voit pas souvent des européens ici.
L’instituteur nous présente, très fier de son exploit, ses jumeaux. Tout la population bambine, et il y a un paquet, se presse autour de l’entrée du cabanon.

villageois
Que dire de plus? Le poulet était excellent et le Toddy me travaille la tête…
Nous prenons le chemin du retour avant que le niveau du Kaladan ne baisse de trop. On s’est tout de même payé un petit banc de sable en chemin, sans conséquence.
C’était ma dernière journée à Mrauk-U et j’y pense encore avec beaucoup de plaisir à mon séjour dans cette vieille capitale.