26/1.
Kyaikthiyo est la ville la plus proche du Rocher doré, mais c’est plutôt au camp de Kinpun, plus proche du départ de la montée, qu’il faut descendre.
Le bus pour Kinpun, on m’avait promis un bus récent et confortable, est une vieille guimbarde avec des suspensions quasi-inexistantes. C’était simple: le titre de transport de l’agence de voyage fut carrément remplacé en disant que le bus en question ne circulait pas…
Peu après la petite ville de Waw, le paysage devenait plus souriant en gagnant de la hauteur. Rizières mal entretenues et autres champs tristes des environs de Yangon cèdent la place à des plantations d’arbres fruitiers, d’abord, puis par une jungle dense. Kin Pun est un petit village à peine capable de recevoir les masses de pelerins et la vue sur les montagnes splendide.
Je descends au Sea Sar, un hôtel très convenable, peut-être un peu cher mais doté de grandes chambres propres et claires.
Je commence déjà à me préparer mentalement à l’ascension de la montagne du rocher doré…
Le rocher doré est un des sites religieux les plus importants de Birmanie. Il sagit d’un énorme rocher, en déséqilibre apparent sur le flanc d’une falaise. Ce serait un cheveux du Bouddha, bien placé, qui le maintient en équilibre. Il est entièrement couvert de feuilles d’or. Et tous les jours les pelerins y ajoutent…
27/1
Départ vers 6h en camion vers le début du chemin d’ascension, on est serrés comme des sardines, plus de place pour l’huile. 40 min. de montagnes russes en conduite digne du rallye Monte Carlo, et on est au pied de la montagne.
L’ascension est très rude, des pentes invraisemblables, mais on a construit une route pour « piétons » avec des rainures bien accrochantes. J’ai mis 1h30 au lieu des 40 min. annoncées.
On pouvait aussi louer les services de porteurs de chaises qui peinaient à quatre à monter les « pélerins » très fortunés et pas très courageux – moi, j’ai résisté au chant des sirènes!
Je dois dire que je suis très fier de ma performance de ce matin: j’y suis arrivé malgré des pentes à faire peur. En haut, le cirque habituel – ah les vendeurs du temple – des endroits « sacrés ». Très peu d’européens.
Il est vrai que ce rocher est très photogénique:
Mais les environs sont aussi très pittoresques.
Je craignais surtout la descente, genoux et cuisses, mais cela s’est bien passé à mon grand soulagement. C’était une très bonne idée que de partir tôt à la fraîche.
Le cauchemar était la deuxième partie de la descente vers Kinpun en camion. 50 personnes serrées sur la plateforme, encore 6 dans la cabine et trois gamins sur le toit de celle-ci. A chaque virage on compressait tantôt les gens de la droite, tantôt ceux de gauche, le reste du temps ceux du milieu: cauchemardesque. Pas besoin de dire que l’on descendait à tombeau ouvert, la montée le laissait déjà préssentir. Je jure: plus jamais ça!
Comme vous dévinez, pas de pertes humaines, juste un bagage tombé sur la route et ramassé en vitesse. Sinon je ne serais pas là pour relater cela.
28/1
Mawlamyine.
Nous partons de
Kinpun de bonne heure, initialement 10h et finalement 9h, tant mieux, on arrivera plus tôt…
Le bus est de bonne facture, il a de la suspension et moi de la place pour mes abattis.
Le pays montagnard avec sa jungle mélangée aux plantations fruitiers (la spécialité de Kinpun, entre autres, est la confiture) cède lentement aux exploitations d’hévéa car, une fois Khyauktyio passé, on se trouve sur un haut-plateau. En approchant de la côte, on voit de plus en plus de rizières et de la chaume; artisanat du coin: fabrication des bandes de chaume dont sont couverts les toits.
Il est intéressant à voir qu’au lieu d’un réseau d’alimentation en eau, il existe un grand nombre de puits publics et privés.
La prochaine ville est Thaton ou Thapton où notre bus s’arrête pour les besoins normaux vers midi: toilette et un petit repas. Je fais mon choix dans les curries (chèvre) et j’ajoute un plat de choux-fleurs sautés à mon riz nature. Mes enfants, c’est épicé de chez…Mais très goûteux!
Le prochain arrêt est déjà Mawlamyine car, depuis la constuction du plus long pont du Myanmar, ni bus ni train ne s’arrêtent plus à Mottama. La, on a maintenant un terminal de bus et une gare. Désenclavement mérité car Mawlamyine était jadis la capitale de l’état Mon sous les britanniques.
Un mototaxi, genre de tricycle avec un moteur de deux-roue, me dépose à mon hôtel, le Breeze Resthouse. Il est très bien somme toute si l’on oublie les salles de bain communes et la petite taille des chambres, mais propres!. Mais que veut-on pour 5$ la nuit?
On a une tres belle vue sur le coucher du soleil depuis l’entree de l’hotel:
29/1
Je conviens avec Antoine, un guide, ancien employé des Télécoms, de visiter les environs de la ville.
Ce sont surtout des monastères et pagodes, de taille, car on trouve ici, à qq. dizaines de km de la ville, le plus grand Bouddha couché du monde: 170 m de long, s’il vous plaît. De cet endroit (Win Sein Taw Ya) on a des vues superbes sur les montagnes, parsemées de stupas de toute taille.
L’intérieur est creux et comporte 8 étages. Le tout est encore en travaux. Mais il est déjà bien rempli de sculptures sur la vie du maître (en béton).
L’extérieur est aussi très intéressant:
Après, nous avons encore visité un vieux monastère (Pa Auk Taw Ya) qui est surtout remarquable pour sa grande salle commune en teck et bois de fer (les colonnes). Désolé, les moines faisaient leur unique repas de la journée (avant 12h) et on n’osait pas déranger.
On y voit aussi une belle assemblée de bouddhas.
Cela nous a donné l’idée d’aller manger, nous aussi. Un repas bamar goûteux dans un joli restaurant aéré. A midi, il commence à faire très chaud et on est content de se mettre dans un endroit frais.
Après le repas, nous avons encore visité deux sites sur la colline qui domine la ville, paya Khyaiktanian, déjà rendue célèbre par Kipling, et paya U Zina, érigée par un moine ayant trouvé là des pierres précieuses dont il avait rêvé.
De ces endroits on a une très belle vue panoramique de la ville et du fleuve Thanlwin d’un côté et des montagnes de l’autre.
30/1 Hpa_An
On m’avait dit beaucoup de bien du voyage en bateau à Hpa-An située un peu plus haut sur la rivière Thanlwin. Alors on va faire le voyage aller en bateau et le retour à Mawlamyine en bus, histoire de comparer.
Mon bateau part à midi (en fait, on nous fait poireauter pratiquement ¾ d’heure avant de partir. espérant de remplir davantage. En vain…
Le bateau, à double pont, est très vieux et mal entretenu, voire près de l’état d’épave. Surtout, pas de bancs ni de chaises: on s’étale comme on peut sur le plancher, très sale. Les passagers qui connaissent déjà ce bateau, ont tous apporté des bâches ou même de grands sacs pour s’assoir dessus. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait louer des « deck chairs » (transats) pour pas cher.
Le bateau avance très lentement et s’arrête à tous les villages. Il n’est pas étonnant qu’il met 5h1/2 pour une distance que le bus le plus local parcourt en 2h.
La vue sur les rives n’a rien d’extraordinaire jusqu’à 17h30. Justement à l’approche du coucher de soleil, on voit apparaître de magnifiques montagnes karstiques. D’abord lointaines puis de plus en plus proches. Ce coucher de soleil en vaut le long défilé de rizières et sablières d’avant.
Il fait déjà bien nuit, 19h, quand nous arrivons à Hpa-An.
L’hôtelier du Breeze nous a déjà annoncé par téléphone et un pick-up nous attend et nous délivre au Guest house des Soe Brothers.
C’est comme à Mawlamyine une bâtisse du style chinois avec un dédale d’escaliers et de couloirs: attention, utiliser le fil d’Ariane ou des petits cailloux. On nous a logé, 5 personnes, dans des chambres propres et aérées. Pas besoin de clim, un ventilo est presque de trop, la nuit est fraîche.
Bon, les salles de bain et toilettes sont en bout de couloir.
Après m’avoir débarrassé de toute la crasse du bateau accumulée sur moi, je me mets en quête de nourriture. Après quelques hésitations, j’entre dans un restaurant offrant des tables et chaises hautes (je ne supporte pas de manger sur des tables de maison de poupée accroupi sur des chaises de bébé, toi non plus Dédé…).
Mon choix était le bon et j’ai bien mangé et bu (ils avaient de la bière à la pression). Leur curry de crevettes géantes était succulent. Comme toujours avec les repas birmans façon Bamar, il y avait quelques crudités et quelques coupelles avec des sauces et préparations très épicées (à tester avant l’utilisation en proximité d’un extincteur).
Satisfait dans tous les sens, je rentre me coucher. La tour d’horloge ponctue mon sommeil discrètement.
Le matin, je me lève tôt pour prendre un petit déjeuner et explorer la petite ville. On me la décrit comme extrêmement calme et reposante. C’est certainement vrai, mais pas un samedi matin, jour du grand marché.
Tout le centre est envahi par les marchands de fruits, de légumes, d’outillage et d’ustensiles de cuisine. Je me demandais des fois à quoi certaines « glouttes » pouvaient bien servir…
Quittant la zone du marché, en prenant le chemin du fleuve, je tombe sur une pagode et monastère où règne un calme insoupçonné. Très agréable.
Finalement, je rejoins l’arrêt de bus du retour; je l’attends un bon moment…
Quand je monte, il est déjà rempli de gens revenants du marché avec tout ce qu’ils y avaient trouvé. Je trouve une place à côté d’un moine novice sympathique et on commence le voyage vers Mawlamyine. Il est ponctué par des arrêts à chaque village et le bus se vide lentement; il en reste encore pas mal de gens à l’arrivée qui devaient prendre un pick-up ou un autre bus pour rejoindre leur village.
Moi, je rejoins le Breeze…
Danke Peter, Du hast ja schon enorm viel gesehen und ganz grossartige Fotos! Schöne Reise weiterhin. Dieter und Muschi