18/2 lundi
Le bus pour Pathein est à l’heure et va entamer une route digne d’un grand huit.
La route n’est pas mauvaise, mais ça monte et descend tout en tournant follement. Il y a des signes e travaux d’élargissement de cette route pour permettre aux bus de grande taille de franchir plus facilement les lacets de cette petite montagne.
Peu avant Pathein, on entre dans les rizières, c’est plat et la route devient une piste sablonneuse – pas trop de bosses.
Le bus me dépose en proximité de mon hôtel, le Taan Taan Tha. Celui-ci est propre, central, pas cher mais affublé d’escaliers horribles, marches très hautes et étroites. J’adore!
Je redescends manger vite fait un curry/riz dans un resto près du marché. Et hop, sieste pour oublier un peu le tournis de la route.
Quand la plus grande chaleur du delta a un peu diminuée, je m’occupe de mon billet de bus pour Yangon. Voyant les échoppes dans la rue, je commence à avoir des craintes en ce qui concerne l’âge des bus qui desservent Pathein-Yangon.
Renseignements pris, il n’y a pas d’autres.
Pathein a peu changée sur les 5 ans depuis ma première visite, sinon par l’apparition de quartiers chic en périphérie.
Maintenant, il est temps de visiter la paya Shwemokthaw: il y a beaucoup moins de monde après 17h. Puisqu’elle est assez célèbre, elle reçoit pas mal de donations et se trouve en très bon état d’entretien – presque trop.
Les entrées du stupa central sont en travaux et empaquetées par des échafaudages en bambou, cachées du regard par de grands pans de bambou tressé.
Le corps du stupa est visible et brille de toute sa couche de dorure. La flèche est surmontée de trois Htis, ces charmants corbeillements en filigrane, ornés de petites clochettes. Le premier est en or massif, le deuxième en argent doré et le troisième en bronze doré. Le sommet de la flèche serait formé d’un énorme diamant…
Stupa central, à l’intérieur, on prépare les fleurs pour demain..
bouddhas de l’entrée
sous le soleil couchant.
Ici, dans un coin tranquille et fleuri, j’ai cru voir la belle Birmane dont R. Kipling a parlé:
Hélas pour moi, elle a un mari et un ravissant petit bébé
Elle vend des graines germées pour les oiseaux qui sont du fait très nombreux dans ce coin du temple.
Il est l’heure du coucher de soleil sur le fleuve
Et la nuit tombe très rapidement.
19/2 jeudi
Je vais prendre le bus tant redouté et me rends à l’échoppe du bureau de voyage. D’ici, on me transporte en camion vers la gare routière hors de la ville.
Mon bus, un vieux « HINO » a encore l’air vaillant et semble pouvoir faire le trajet difficile vers Yangon.
Un hic est seulement le manque d’espace – les sièges sont étroits et je m’assois que d’une fesse…Equilibre instable garanti!
Pendant deux heures, la moitié de la distance, la route est juste un peu bosselée et les secousses sont supportables. Puis commence la deuxième moitié, dite endommagée par la tornade. Très dur, mais en répare peu à peu à la main.
Autour de chaque trou, on voit une dizaine d’ouvriers accroupis en train de frapper des pierres. D’autres déversent du bitume fondu dessus avec des petits récipients montés au bout d’une longue canne en bambou.
La tornade y est strictement pour rien dans l’affaire!
Toutes les bicoques dans la paysage sont debout et non pas reconstruites! – les arbres ne portent aucune trace d’intemperie. Il s’agit tout simplement d’un manque d’entretien flagrant. La tornade a bon dos…
Tout cela ne me console pas: le bus sautille et le conducteur fait du slalom autour des trous. Ca fait oublier le petit déjeuner vite fait. Enfin, on arrive à Yangon, « southern bus terminal, une bonne heure et demi en dehors de la ville: taxi inévitable. Il est plus cher que le voyage…
Je descends pour la dernière fois de ce voyage au « Beautyland II » où ma chambre m’attend. Demain on jetera un coup de lentille sur la pagode Shwedagon.
20/2 vendredi
J’etais assez decu de la fameuse pagode de Yangon, comme a la premiere fois d’ailleurs.
D’accord, elle est immense. Mais il y regne une telle atmosphère « St. Sulpice » a la sauce bouddhiste, que cela me repugne.
Ici, j’ai même vu des moines demander de l’argent comme de vulgaires mendiants. Je croyais que leur regles le leur interdisent?
Cette petite excursion matinale m’a tout de même permis d’emprunter les transports en commun de la ville: c’est tres « tipico ». Et encore, je me rejouis de la bonne humeur et de l’ouverture d’esprit des Birmans.
Et voila la fin de mon periple, puisque demain, je vais prendre l’avion pour Bangkok et ensuite celui de Kuala Lumpur, et la boucle sera bouclée.
A bientot à tout le monde!
Pierre(qui roule)